Nous reproduisons ici l’éditorial de Kroaz ar Vretoned n°8 – Ad Jesum per Mariam, à commander via notre boutique en ligne.
« Jésus voyant sa mère et, près d’elle, le disciple qu’il aimait lui dit : Voici votre mère. A partir de cette heure le disciple la prit chez lui ». (St Jean 19, 26-27).
La Sainte Vierge Marie a toujours eu, dans les cœurs bretons, une place toute particulière. Notre Dame de Pitié, d’Espérance ou de Bon Secours, les bretons ont depuis toujours trouvé en Marie un réconfort dans les moments les plus difficiles, dans les tempêtes spirituelles comme dans les moments de doute. Dans l’âpreté du Moyen-Âge par exemple, dans les livres d’heures comme celui d’Anne de Bretagne, les nombreuses oraisons et prières à la Sainte Vierge, comme Obsecro te (Je te supplie) et O intemerata (O Vierge pure), faisaient immédiatement suite à la supplique à Dieu « Deus in adjutorium meum intende » (« O Dieu, venez à mon aide »), signe de l’importance de la Sainte Vierge dans les prières de notre Duchesse Anne.
Et cette place toute particulière dans le coeur des fidèles, ce culte spécifique nommé « hyperdulie » dans le cadre du Concile de Trente (XVI°siècle), a été conforté de la plus belle des manières dans l’Encyclique Lumen Gentium, partie intégrante du Concile Vatican II qui « invite les fils de l’Église à apporter un concours généreux au culte, surtout liturgique, envers la bienheureuse Vierge, à faire grand cas des pratiques et exercices de piété envers elle, que le magistère a recommandés au cours des siècles. »
Car c’est un point trop souvent oublié aujourd’hui : la Solennité de la Très Sainte Vierge Marie, première fête de l’année au 1°Janvier depuis le Concile Vatican II est également une Fête de Précepte telle que définie dans le Canon 1246 du Code de Droit Canonique : Pour ces jours de fête de l’Eglise entière, tous les fidèles catholiques doivent obligatoirement participer à la Messe, se reposer du travail et des loisirs, comme il est rappelé dans le Canon 1247 du Code de Droit Canonique de 1983.
Et en ces temps si troublés, en cette année 2022 qui s’annonce complexe au niveau temporel comme au niveau spirituel, c’est une belle invitation de l’Eglise à nous recentrer sur l’essentiel, à démarrer notre année en nous remettant à la Sainte Vierge Marie, « servante et associée du Seigneur, Mère de la grâce, modèle de l’Eglise et signe d’Espérance », en reprenant nos beaux cantiques bretons à Marie ou la Prière de l’Abbé Le Guillou, prêtre du Diocèse de Quimper au XIX°Siècle, « Ô Marie, ma Reine, ma Bienfaitrice et ma Mère ». A la suite des dizaines de générations bretonnes qui nous ont précédées, n’hésitons donc pas à redire ces quelques mots : Kalon dous a Vari, kalon Mamm Doue, ni Fell dimp ho meuliñ, bremañ ba bemdez ; roet nerzh ha souten dimp ivez e Breizh, ha miret da viken ar feiz vat’n hon c’hreiz ! (Doux cœur de Marie, Cœur de la Mère de Dieu, nous voulons vous louer maintenant et toujours ; donnez force et soutien à nous aussi en Bretagne, et gardez pour toujours la foi dans nos cœurs !)
Toute l’équipe de Kroaz ar Vretoned vous souhaite donc une bonne année 2022 ! Ur bloavezh mat ha santel deoc’h a wir galon !