Vie des Saints - Albert le Grand
Saints bretons

Albert Le Grand, l’hagiographe breton

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Né en 1599, Albert Le Grand est l’un des hagiographes les plus connus de Bretagne, à l’instar de Dom Lobineau par exemple. D’abord étudiant au couvent dominicain de Morlaix, Albert Le Grand entre dans les ordres au couvent de Rennes en 1620. Il entame dès lors un véritable tour de Bretagne des couvents, passant de Quimperlé à Guingamp, Dinan, Vitré et Nantes, où il recueille une série de traditions locales, d’hagiographies de saints locaux, etc… « Il entre dans les églises, les monastères, consulte les chartriers, les terriers, les beaux manuscrits, que des clercs aussi habiles qu’instruits ont calligraphiés ». [1]

En 1627, il reçoit une commande particulière du vicaire général de la congrégation des dominicains, Noël des Landes, qui lui demande de rassembler l’ensemble des informations disponibles sur l’Histoire des évêchés bretons, des églises et des monastères bretons, en sus de la vie des Saints de la Bretagne.

Fruit d’un travail de huit ans, cette compilation sera publiée en 1636 chez Pierre Doriou, sous le nom de « La Vie des saincts de la Bretaigne armorique », qui connaîtront un franc succès. Cette première somme hagiographique bretonne comprend 78 vies de Saints et 9 catalogues épiscopaux, un pour chacun des diocèses bretons. Plusieurs fois réédités depuis, l’ouvrage s’est étoffé par la suite d’ajout notables, notamment par le travail du généalogiste et historien Guy Autret de Missirien, contemporain d’Albert Le Grand.

Le moine rendit son âme à Dieu au couvent de Rennes entre 1640 et 1641. Si son œuvre fut souvent critiquée pour son côté « légendaire », y compris par l’historien Arthur de la Borderie qui le surnommait « Le La Fontaine de la Légende », il reste l’une des pierres angulaires de l’hagiographie bretonne et surtout un témoin tout particulier de la ferveur bretonne du XVII°Siècle envers ses saints.


[1] Celtia n°5, 1947

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