Cet article est tiré du n°14 – La Chouannerie, à commander via notre boutique.
S’il fait partie des 7 Calvaires Monumentaux de Bretagne, le calvaire de Guéhenno est le seul Morbihannais, loin des paroisses finistériennes de Tronoën ou de Pleyben. Jouxtant l’église, ce monument se trouve dans un écrin particulier de verdure, propice à la prière et au silence.
Le premier calvaire a été construit à partir de 1550 par un habitant du nom Guillouic, et sera quasiment complètement détruit par les révolutionnaires en 1794 – tout comme l’ensemble des bâtiments alentour : l’église du XVI°Siècle sera brûlée, le cimetière et l’ossuaire dévastés. Certains habitants réussiront tout de même à sauver quelques pans et statues dans les greniers, caves et chemins creux.
Il faudra attendre l’arrivée en 1853 de l’abbé Jacquot sur la Paroisse pour voir le calvaire et les bâtiments retrouver leur beauté : assisté de son vicaire, l’abbé entreprend de restaurer les sculptures initiales, de sculpter lui-même certaines statues et d’ajouter quelques nouvelles scènes. En 1863, l’abbé Jacquot ajoute un nouvel ossuaire avec, dans la chambre centrale, un gisant représentant le Christ au tombeau. Ce Christ est veillé par trois petits anges, le quatrième volant en portant le phylactère avec l’inscription « cras resurget » (demain, il ressuscitera).
L’architecture et la sculpture
Le calvaire de Guéhenno se distingue sur de nombreux points des autres calvaires monumentaux, à commencer par le nombre de bas-reliefs et ses détails, certains étant assez spécifiques au XIX°Siècle :
« Son plan original se résume à l’emploi de deux massifs de maçonnerie rectangulaires qui se superposent, auxquels sont annexés, sur la face ouest, deux masses similaires possédant des volumes plus restreints. Cet assemblage ménage une large place à la table d’offrandes et à la plate-forme. La statuaire, entièrement réalisée en granit, se déploie au-delà du monument comme on peut le constater, autour de l’autel, avec les 4 statues des prophètes. »[1]
Quelques scènes particulières
– La colonne de la Flagellation, nettement distincte du calvaire principal, porte les Instruments de la Passion. Un grand coq la surmonte, rappelant le Reniement de Pierre.
– Les quatre prophètes Jérémie, Isaïe, Daniel et Ezéchiel ont été ajoutés par l’abbé Jacquot en 1863, juste en dessous d’une représentation de la mise au tombeau.
– Le calvaire en lui-même présente un double entablement en saillie orné de bas-reliefs sur les quatre côtés
- Au pied de la croix principale se trouve une magnifique pieta et, devant elle, le Portement de croix avec Sainte Véronique, un soldat et un cavalier.
[1] http://www.7calvaires.fr/guehenno/













