Corneille écrivait : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». C’est exactement ce qu’évoque le nom de Jeanne Malivel dans le domaine artistique breton, et plus précisément dans le domaine de la gravure. Née le 15 Avril 1895 à Loudéac, elle fait études à l’Institution de l’Immaculée Conception à Rennes, devient infirmière à l’hôpital militaire de Loudéac en 1915 et rejoint les cours de l’Académie Julian de Paris en 1916.
Elle rejoint l’Ecole des beaux-arts de Paris fin 1917 et, parallèlement à ses études artistiques, elle suit des cours de breton au Cercle Celtique et des cours de littérature celtique au Collège de France. Elle adhère également à la Guilde Notre Dame, menée alors par l’Abbé Léon Cadart, qui vise à insuffler un renouveau au sein de l’art catholique de l’époque. Elle y rencontre certains artistes comme George Desvallières et Maurice Denis.
Mais c’est surtout à partir de 1919 qu’elle commence à développer sa maîtrise de l’art de la gravure sur bois : elle en fut non seulement l’une des grandes artistes, mais également une vraie rénovatrice en s’inspirant de ses recherches sur l’art irlandais et sur le haut moyen-âge. Au total, elle réalisera plus de 150 gravures sur bois, dont quasiment la moitié (74) servira à l’ouvrage de Jeanne Coroller-Danio, Histoire de notre Bretagne, paru en 1922. Début de l’année 1923, elle devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts de Rennes où elle côtoiera certains grands noms de la peinture bretonne du XX°Siècle, comme André Mériel-Bussy ou encore Edouard Mahé.

Militante bretonne, elle adhère au mouvement nouvellement créé Unvaniez Yaouankiz Vreiz (Union de la Jeunesse bretonne, fondé en 1918), autour de figures majeures du régionalisme breton, à commencer par Job de Roincé et Morvan Marchal.
Mais c’est surtout à partir de 1919 qu’elle commence à développer sa maîtrise de l’art de la gravure sur bois : elle en fut non seulement l’une des grandes artistes, mais également une vraie rénovatrice en s’inspirant de ses recherches sur l’art irlandais et sur le haut moyen-âge. Au total, elle réalisera plus de 150 gravures sur bois, dont quasiment la moitié (74) servira à l’ouvrage de Jeanne Coroller-Danio, Histoire de notre Bretagne, paru en 1922. Début de l’année 1923, elle devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts de Rennes où elle côtoiera certains grands noms de la peinture bretonne du XX°Siècle, comme André Mériel-Bussy ou encore Edouard Mahé.
Ar Seiz Breur
Toujours en 1923, au Pardon du Folgoët, elle rencontre le peintre René-Yves Creston et son épouse Suzanne Creston : ensemble, ils décident d’œuvrer à la création d’un art breton moderne pour prendre part à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Ce mouvement est alors nommé Ar Seiz Breur (« Les sept frères »), en hommage au nom d’un conte en gallo collecté et illustré par Jeanne Malivel. Rejoints alors par plusieurs grands autres artistes, le mouvement réussit à obtenir une décoration et une vraie reconnaissance lors de l’Exposition.
Toutefois, la santé fragile de Jeanne et les vives tensions au sein du groupe breton l’obligent à s’écarter des Seiz Breur en 1925. Elle épouse en Juillet 1925 Maurice Yung, mais touchée par le typhus au début de l’année suivante, elle rend son âme à Dieu le 2 Septembre 1926 à la clinique Saint-Vincent de Rennes, à l’âge de 31 ans.
Prière attribuée à Jeanne Malivel : « Seigneur, je m’offre à vous pour travailler à votre vigne ; vous prendrez l’ouvrier et vous le formerez, pendant qu’il est jeune encore. Aidez-moi à œuvrer quelque chose de bien pour la gloire de votre pays de Bretagne, à qui vous avez donné une si belle âme »
Cet article est tiré de notre numéro 12 « Sainte Jeanne d’Arc et la Bretagne », disponible sur ce lien.