Voici l’éditorial de notre numéro 12 « Sainte Jeanne d’Arc et la Bretagne », disponible sur ce lien.
Avec la parution de ce nouveau numéro de Mai 2022, notre journal fête sa première année complète de parution : Deiz ha bloaz laouen ! C’est l’occasion de tirer une première leçon de cette année complexe mais riche d’enseignements pour ce pari fou de faire revivre cette presse catholique bretonne qui, depuis des dizaines d’années maintenant, s’était éteinte.
A l’heure où le format papier n’est plus en vogue, où la langue et la culture bretonnes sont reléguées au rang folklorique et anecdotique, où la Foi bretonne est conspuée jusque dans nos Paroisses, où les contextes sociaux et politiques sont particulièrement tendus, l’initiative aurait pu très rapidement se solder par un échec cuisant. Et pourtant, notre journal poursuit, doucement mais sûrement, son développement et sa diffusion en Bretagne !
Benoit XVI, dans son Encyclique Spe Salvi reprenait cette épitaphe « In nihil ab nihilo quam cito recidimus » (Du néant dans le néant, combien rapidement nous retombons), pour souligner l’importance de la place du Christ dans toute œuvre, dans toute entreprise. C’est parce qu’elle est au service de l’annonce du Christ, de l’Evangile et de la Foi qu’une œuvre se préserve du néant et de l’abandon, en rappelant que « La Foi est espérance ». C’est en tout cas notre vœu et notre ligne éditoriale, au sein de Kroaz ar Vretoned, que résume notre devise « Doue ha Breizh » !
Cette leçon d’Espérance, dans l’annonce du Christ, résonne particulièrement avec la Sainte catholique que nous avons choisi de mettre à l’honneur ce mois-ci : Sainte Jeanne d’Arc.
Si la Pucelle d’Orléans n’est pas bretonne, elle eut à l’époque l’admiration toute particulière du Duc Jean V et des bretons, et son exemple rappelle qu’aucune situation n’est insurmontable à Dieu, qu’aucune difficulté ne doit altérer notre Espérance et notre Foi.
Comme le disait Mgr Du Bois de la Villerabel dans son ouvrage Sainte Jeanne d’Arc et les bretons (1909) : « Jeanne d’Arc nous crie : qui vive ? Et les Bretons, comme au temps de Jean V, de Richemont, des Laval, de Pierre de Rostrenen, répondent : présents ! Jeanne, la Bretagne toujours chevaleresque et toujours croyante attend ton mot d’ordre ! Tes bretons sont prêts pour la décisive bataille contre l’impiété qui étouffe l’âme de la patrie, debout autour de ton glaive pour lutter, à genoux autour de ton étendard pour prier ! »
Si la Foi de la Bergère de Domrémy a réussi à préserver la France dans des temps extrêmement difficiles, gardons cette Espérance pour notre Bretagne, pour la préservation de la Foi de nos ancêtres, et ce qu’importent les difficultés et les écueils : « L’Espérance nous rend chrétiens ! » disait Saint Augustin !