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L’Almanach de la Bretagne

Il existe, au sein d’une certaine partie de la population française, une condescendance assez particulière quand, au détour d’une conversation anodine, l’amour de la Bretagne vient à être évoqué. Méprisant par ignorance coupable, l’outrecuidant aura à cœur d’arborer son plus beau sourire narquois en vantant la belle Histoire française ou européenne, en comparaison à la prétendue faiblesse de l’Histoire bretonne. Or, rien n’est plus faux.

Et c’est exactement ce que prouvent les 373 pages de l’Almanach de la Bretagne, dans lesquelles Bernard Le Nail revient sur ces singularités bretonnes qui ont marqué l’Histoire. Au fil des jours et des mois, à l’image d’un chapelet que l’on égrène consciencieusement, l’auteur nous invite à découvrir cette Bretagne et ces bretons qu’il aime tant, tous ces pionniers, inventeurs, saints et héros qui ont fait rayonner la Bretagne tout au long des siècles.

Agrémenté de l’éphéméride bretonne du jour et de multiples compléments, comme certains proverbes, des anecdotes, des recettes de cuisine ou de la flore bretonne, l’Almanach de la Bretagne est une belle invitation faite au lecteur, un appel à découvrir l’immensité de l’Histoire et la Culture de la Bretagne. Si des figures bretonnes célèbres y sont présentes, telles que Glenmor, Alphonse Chérel (l’inventeur de la méthode Assimil) ou encore le poète Jean-Pierre Calloc’h, d’autres sont à découvrir, comme Jules-Désiré Bourdais (Architecte du Trocadéro), le Bienheureux Marcel Callo, le peintre catholique Max Jacob ou encore le vannetais Gibert Renault, plus connu sous son pseudonyme de résistant « Colonel Rémy ».

Si son style académique et factuel se prête bien à l’aspect quasi-documentaire de l’ouvrage, c’est surtout pour servir de manière optimale le vrai propos : la Bretagne et les bretons ont marqué l’Histoire et ce, à tous les niveaux, et n’ont donc pas à souffrir d’un quelconque complexe. Par leurs inventions (René Laënnec pour le stéthoscope, Fulgence Bienvenue pour le Métro Parisien ou encore Alphonse Guérin pour le pansement), leurs découvertes (Jacques Cartier au Canada, Raymond du Baty aux îles Kerguelen, ou les explorations de Fleuriot de Langle) ou simplement par la littérature (Herry Caouissin, Auguste Brizeux, etc…), de nombreux bretons ont déposé leur empreinte sur l’Histoire mondiale.

L’un des seuls regrets que le lecteur pourrait avoir reste l’absence de grands noms de la Bretagne comme l’Abbé Perrot, l’Abbé Le Floc’h, Bleiz Lannvau, le Bleun Brug, les 7 Saints Fondateurs, etc… Absence qu’une lecture complémentaire pourra parfaitement combler : si déjà nos jeunes bretons pouvaient connaître cet album de famille breton, ce panorama de nos racines bretonnes, quel pas de géant serait fait pour la préservation de notre Bretagne !

La suite de cet article est disponible sur le numéro 10 de Kroaz ar Vretoned, Aux origines de la Bretagne

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