Si le catholicisme a indéniablement marqué l’Histoire de France depuis le Baptême de Clovis en 496, il peut être intéressant de se pencher sur la place de la religion catholique dans l’Histoire de la Bretagne, savoir si elle a eu une place équivalente dans l’édification de la Bretagne. Et la réponse est évidente : oui, et plus encore que dans les premiers siècles de l’Histoire de France. Dès l’édification de la « Bretagne » gallo-romaine, des grands noms comme Saint Germain d’Auxerre ou encore Saint Loup marquèrent l’empreinte catholique en Bretagne, face aux Pictes et aux Scots.
Les V° et VI°Siècles marqueront le développement du catholicisme en Bretagne, avec notamment la fondation des sept cités épiscopales par les sept Saints fondateurs : Saint Corentin (Quimper), Saint Patern (Vannes), Saint Malo, Saint Samson (Dol de Bretagne), Saint Brieuc, Saint Pol Aurélien (Saint Pol de Léon) et Saint Tugdual (Tréguier). Ce sont également les siècles de fondation de monastères célèbres comme celui de Landévennec par Saint Guénolé (vers 480), l’abbaye de Kimperlay (devenue ensuite Quimperlé) par Saint Gunthiern (vers 550) ou encore l’abbaye de Saint Méen (vers 565).
L’influence de l’ensemble de ces Saints catholiques se ressent également dans l’organisation sociale bretonne, comme l’écrivait Auguste Dupouy dans son Histoire de Bretagne pour les anciens moines de l’Armorique : « bon gré mal gré, ils aidèrent la société bretonne à se constituer. Les vies des saints sont suspectes. Mais une réalité tangible, c’est l’abondance des bourgs, villages, hameaux, dont ils devinrent et demeurent les éponymes. Leurs noms encore accolés aux préfixes lan, plou, tré, loc, désignent les agglomérations qu’ils fondèrent ou qui se fondèrent en souvenir d’eux. Le tré est un hameau, sans plus. Le lan et le loc sont l’hermitage, l’oratoire autour duquel se groupent les paysans. Quant au plou, c’est la paroisse primitive, unité toute spirituelle en principe, instituée par le saint pour les commodités de son action religieuse, non pour celles de l’exploitation agricole ou de la défense militaire ». On pourra également évoquer les minihis des VIII° et IX°Siècles, des zones où un privilège de paix s’appliquait, en souvenir d’un ermite qui y aurait vécu.