Notamment chantées lors de la fête de la Toussaint, les litanies des Saints forment des prières très particulières, sollicitant auprès des Saints de Dieu leur intercession pour notre protection et leur bénédiction, tout en gardant en mémoire que « le but ultime de la vénération des Saints est la gloire de Dieu et la sanctification de l’homme, grâce au témoignage de ces vies totalement conformes à la volonté divine, et par l’imitation des vertus de ceux qui furent d’éminents disciples du Seigneur »[1].
Ainsi, il existe de très belles litanies peu usitées dans nos paroisses, à commencer par les litanies du Cœur de Jésus (approuvées en 1891 pour toute l’Eglise), les litanies du Sang du Christ (approuvées par Saint Jean XXIII le 24 Février 1960) et surtout les litanies de la Sainte Vierge, déclinées soit en litanies de Lorette et les litanies pour le rite du couronnement d’une image de la bienheureuse Vierge Marie. Si le Concile de Trente a rappelé les limites du culte des Saints (« dulie ») et du culte de la Sainte Vierge Marie (« hyperdulie »), la Tradition de l’Eglise permet toujours d’invoquer dans nos litanies des Saints les noms de nos Saints bretons, ceux-là même qui intercèdent pour la Bretagne depuis des siècles.
Peu de litanies bretonnes ont pu traverser l’Histoire, mais plusieurs litanies peuvent être citées : les litanies de Sainte Anne, les litanies de Notre Dame de Bretagne, les litanies de Notre Dame du Bon Secours (de Guingamp), les litanies de Saint Yves (de Tréguier) ou les litanies des Saints de Bretagne, par exemple. Ces litanies témoignent d’une ferveur toute particulière, et de l’attachement populaire à l’intercession de ces Saints bretons, et de la place toute particulière de la Sainte Vierge Marie. Avant le Concile Vatican II, un certain nombre de jours d’indulgence partielle était alors accordé à chaque récitation, ou une fois par jour. L’exemple le plus connu en Bretagne est lié aux prières à Sainte Anne, où chaque récitation des litanies à Sainte Anne, tout comme la récitation de la Prière en l’Honneur de Sainte Anne, permettait au fidèle d’obtenir 300 jours d’indulgence (Léon XIII, 20 Mars 1886).
[1] Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 2001