Dans son message à l’occasion du VII°Centenaire de la Naissance de Saint Yves, Saint Jean-Paul II écrivait ces quelques lignes, qui trouvent une résonance particulière aujourd’hui :
» Par sa façon de rendre la justice, saint Yves nous rappelle aussi que le droit est conçu pour le bien des personnes et des peuples, et qu’il a comme fonction primordiale de protéger la dignité inaliénable de l’individu dans toutes les phases de son existence, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. De même, ce saint breton avait soin de défendre la famille, dans les personnes qui la composent et dans ses biens, montrant que le droit joue un rôle important dans les liens sociaux, et que le couple et la famille sont essentiels à la société et à son avenir. La figure et la vie de saint Yves peuvent donc aider nos contemporains à comprendre la valeur positive et humanisante du droit naturel. «
Que ce soit sur la question de l’accueil de l’enfant à naître, de la prise en charge des handicaps ou tout simplement sur la fin de vie des personnes malades, la vie de Saint Yves donnent des clés de lecture extrêmement intéressantes, et enrichissantes pour les citoyens d’aujourd’hui. Ainsi, au début du mois d’Avril, les députés français ont débattu d’un texte de Loi souhaitant autoriser « l’assistance médicalisée à mourir », les partisans de « l’ultime liberté » répondant aux défenseurs du respect de la Vie pour promouvoir, à l’instar d’autres pays européens, un droit à « une fin de vie libre et choisie ». L’Enfer est toujours pavé de bonnes intentions : sous couvert d’empathie, les partisans de l’Euthanasie souhaite autoriser le système médical à administrer la mort sur simple choix.
Et c’est exactement ce point fondamental qui est rappelé par le Saint Père : Saint Yves, en remettant le paradigme juridique à sa juste place, à savoir pour la défense de la Vie, pour la défense des plus pauvres et des isolés, rappelait que tout système juridique et légal doit conserver l’impérieuse limite de ne jamais accepter de donner la mort, ne jamais légaliser le meurtre.
La dignité inaliénable de l’individu ne réside pas dans cette « liberté » de choisir sa mort, mais dans son humanité elle-même, dans ce don de Dieu qu’il nous faut défendre aujourd’hui.
Saint Jean Paul II écrivait dans son Encyclique Evangelium Vitae : « De fait, c’est ce qui se produit aussi dans le cadre politique proprement dit de l’Etat: le droit à la vie originel et inaliénable est discuté ou dénié en se fondant sur un vote parlementaire ou sur la volonté d’une partie — qui peut même être la majorité — de la population. C’est le résultat néfaste d’un relativisme qui règne sans rencontrer d’opposition: le « droit » cesse d’en être un parce qu’il n’est plus fermement fondé sur la dignité inviolable de la personne mais qu’on le fait dépendre de la volonté du plus fort. Ainsi la démocratie, en dépit de ses principes, s’achemine vers un totalitarisme caractérisé. L’Etat n’est plus la « maison commune » où tous peuvent vivre selon les principes de l’égalité fondamentale, mais il se transforme en Etat tyran qui prétend pouvoir disposer de la vie des plus faibles et des êtres sans défense, depuis l’enfant non encore né jusqu’au vieillard, au nom d’une utilité publique qui n’est rien d’autre, en réalité, que l’intérêt de quelques-uns. […] Revendiquer le droit à l’avortement, à l’infanticide, à l’euthanasie, et le reconnaître légalement, cela revient à attribuer à la liberté humaine un sens pervers et injuste, celui d’un pouvoir absolu sur les autres et contre les autres. «
