Nous reproduisons ici l’éditorial de Kroaz ar Vretoned n°7 – Nedeleg laouen d’an holl, à commander via notre boutique en ligne.
Dans l’ensemble des fêtes et traditions populaires, Noël a toujours eu une place toute particulière. Jour où riment convivialité et spiritualité, traditions et recueillement, Noël a toujours été le creuset de belles coutumes populaires en France, qui donnent cette odeur si spécifique à l’approche de la Fête de la Naissance du Christ. En Bretagne évidemment, nous avions également nos belles traditions de Noël, à commencer par la Cavalcade de l’Eginane à Landerneau ou encore les cris de « Kouignowa » en Trégor par les jeunes enfants, le lendemain de Noël.
La liturgie elle-même est d’une beauté unique, qu’elle soit grégorienne avec l’hymne Puer Natus in Bethlehem, en langue française avec le chant célèbre Minuit Chrétiens, mais surtout en langue bretonne avec les cantiques Pe trouz war an douar, malheureusement trop peu souvent pris dans nos églises, le Kanam Noel ou encore le sublime Diskennit euz an neñvou («Descendez du Ciel »). L’attente de l’Avent laisse alors place à la joie de la naissance du Christ, où nous sommes tous appelés à reprendre à la suite des Anges : « Kanit ivez ganeomp, kanit, pobl an douar Ni deu da lâret deoc’h un neventi hep par : Ur Mabig benniget, Roue Jeruzalem, A zo ganet ‘vidoc’h e kêr a Vethleem ! » (Chantez aussi avec nous! Chantez peuple de la terre! Nous allons vous dire une nouvelle merveilleuse! Un petit enfant béni, Roi de Jérusalem, est né pour vous, dans la ville de Bethléem !)
Et pourtant, depuis quelques années déjà, le mercantilisme a remplacé l’attente du Christ, la société timorée a réussi – sous la pression d’une poignée – à faire taire jusqu’au mot de « Noël » dans les joies populaires, pour le remplacer par l’insipide et niais « fêtes de fin d’année ». Dehors les crèches et les cantiques, dehors les traditions populaires et les joies simples de cette belle fête – le laïciste aura bien fait son travail, coupant ainsi la nouvelle génération de ses racines catholiques et bretonnes.
Serions-nous arrivés à cet instant impensable où nous, bretons catholiques, pourrions avoir honte de simplement souhaiter un « joyeux Noël » ? Aurions-nous peur de partager ce que des enfants faisaient il n’y a que quelques dizaines d’années ? Stupide sophisme que celui qui veut faire croire que le respect induit la lâcheté et le renoncement, le silence lourd ou les circonvolutions d’un « politiquement correct » ridicule.
Dans cette joie de Noël brillent quatre vertus de Saint Joseph : la confiance en Dieu, l’humilité, le courage et l’obéissance. Saint Joseph, pilier qui protégea le Christ dans sa jeunesse, qui le soutint sans faillir, fut par ailleurs déclaré Patron de l’Eglise Universelle en 1870 et Protecteur de l’Eglise en 1889 . C’est cet exemple de courage et de confiance qui doit nous inciter à assumer, en toute charité et humilité, notre catholicisme et à témoigner avec une vraie joie de la naissance du Messie.
Toute la rédaction de Kroaz ar Vretoned vous souhaite donc, du fond du cœur, un joyeux et saint Noël ! Nedeleg laouen ha santel d’an holl !