Dès que l’on évoque la question de nos saints bretons, de leur existence historique et de leurs miracles, c’est l’une des questions qui revient le plus souvent : N’étant pas « reconnus officiellement » par le Saint Siège – au sens canonique du terme – pendant des dizaines de siècles, nos Saints bretons sont-ils réellement Saints au regard de la Foi catholique ? Ou le sont-ils uniquement grâce à la mémoire populaire, à cet ensemble de traditions et d’histoires que l’Histoire nous a transmis ?
En premier lieu, il est d’ores et déjà important de noter que plusieurs Saints bretons sont reconnus officiellement par le Saint Siège: Saint Yves, Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, Saint Guillaume Pinchon (évêque de Saint Brieuc au XIII°Siècle), Sainte Jeanne-Marie Gerguin, Sainte Anne-Françoise Moreau, Sainte Anne-Thérèse Guérin, Sainte Jeanne Jugan et Saint Vincent Ferrier. A leurs côtés sont également reconnus officiellement par l’Eglise Catholique un grand nombre de Bienheureux, à commencer par le Bienheureux Pierre-René Rogue, le Bienheureux Charles de Blois, le Bienheureux Marcel Callo ou encore la Bienheureuse Françoise d’Amboise, duchesse consort de Bretagne au XV°Siècle et fondatrice du carmel de Vannes.
Mais pour nos autres saints bretons, la question reste entière. De fait, jusqu’à XIII°Siècle, il n’existe pas de procédure centralisée pour déclarer une personne sainte : celle-ci est déclarée sainte par « vox populi », c’est-à-dire par une acclamation populaire. S’ensuivait alors les cérémonies solennelles présidées par l’évêque local : l’élévation (exposition du corps ou des reliques saintes), translation de ses reliques et enfin déposition des reliques sous un autel, dans un tombeau ou dans une crypte dédiée. Le nouveau Saint rejoignait alors le martyrologue local, sous l’autorité seule de l’évêque local.
La suite de cet article est à lire dans notre numéro 13 – Le Mont Saint Michel et les bretons, à commander sur notre boutique.