Tenir dans la tempête
Editorial

Tenir dans la tempête

Nous reproduisons ici l’éditorial de Kroaz ar Vretoned n°6 – Enracinement et Mission, à commander via notre boutique en ligne.

Dans son Histoire, l’Eglise a traversé un nombre incalculable de tempêtes, de crises et de secousses, qu’elles soient liturgiques, théologiques ou encore philosophiques. Jansénisme ou jésuite, ultramontanisme ou gallicanisme, Réforme ou Contre-Réforme, pour n’en citer que quelques exemples célèbres. Dans le monde sans en être, notre Eglise se trouve intrinsèquement sur une ligne de crête : elle doit demeurer dans le Monde pour pouvoir porter la parole du Christ, faire entendre l’Evangile dans des sociétés qui évoluent, sans se perdre ni s’affadir, sans se compromettre ni faiblir.

Et les secousses aujourd’hui sont nombreuses : Motu Proprio, rapport CIASE, défense de la Vie ou encore dynamique synodale peuvent susciter questionnement, interrogations, colères ou encore angoisses pour un grand nombre de catholiques. Mais dans ces moments de doutes, il peut être intéressant de se rappeler ces quelques mots du poète breton Yann-Ber Kalloc’h : « O Jezus, deit de chom énnon de viruiken, Hag é hoarhinn é kreiz er fru, pe saùo béh ; Me zougo heb um glemm me sam koh a ankén, Hag é kanninn eidoh éneb d’er Bed abéh. »1 (Venez Jésus en moi demeurer pour toujours, et je rirai dans les embruns, quand il y aura tempête ; Je porterai sans me plaindre mon vieux fardeau d’angoisse, et je me battrai pour Vous contre le Monde entier)

Ces quelques vers peuvent trouver un écho particulier dans la dernière lettre adressée aux évêques suite au Motu Proprio, signée par de nombreux responsables des Instituts attachés au rite tridentin. Celle-ci rappelle à propos quelques points qui peuvent également nous éclairer pendant ces temps complexes : l’importance de l’amour de l’Eglise, la nécessaire fidélité et l’indispensable dialogue, « humain, personnel, plein de confiance », pour cheminer ensemble « vers une Eglise harmonieuse et diverse ».

La grande problématique, pas si actuelle car déjà évoquée au début du XX°Siècle par Saint Pie X, reste le risque de relativisme de notre Foi face aux grands défis de notre temps, le risque d’aseptisation d’une Eglise qui assisterait, telle une spectatrice impuissante, aux évolutions sociales et politiques les plus dangereuses. L’Eglise, parce que « gardienne et maîtresse de la Parole révélée »2, doit absolument restée unie pour toujours mieux défendre la Vie, défendre les plus pauvres, les plus malheureux.

A l’heure où la République française souhaite profiter de l’actuelle tempête pour mettre l’Eglise française dos au mur, la faire plier sur des points fondamentaux comme la place de la Foi par rapport à la Loi positive ou autoriser l’avortement de plus en plus tardivement, il est fondamental que les catholiques se recentrent sur le Christ pour toujours mieux faire entendre la voix de l’Eglise !

1 Ar en deulin, Péden én Téoélded, Yann-Ber Kalloc’h
2 Motu proprio Sacrorum antistitum, Saint Pie X, 1910

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